Préambule Mathieu 7-15 : Gardez-vous des faux prophètes... 7-16 Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. Cueille-t-on des raisins sur des épines, ou des figues sur des chardons? 7-17 Tout bon arbre porte de bons fruits, mais le mauvais arbre porte de mauvais fruits...
Face aux tombereaux d'invectives déversés sans répit sur Poutine, il est bon de prendre un peu de recul. Paul Craig Roberts présente ici, et commente, une entrevue entre Charlie Rose, journaliste animateur de télévision à CBS, néocon notoire, fréquentant assidûment le Club de Bilderberg, donc peu enclin à la mansuétude à l'endroit de Poutine. Ce dernier fait un tour d'horizon exhaustif de tous les conflits chauds en cours, sans langue de bois. L'entrevue est longue mais vaut le détour. Écoutez ce qu'il a à dire.
Le Saker Francophone
http://lesakerfrancophone.net/qui-est-vraiment-poutine-que-veut-il-que-fait-il/
Par Paul Craig Roberts – Le 24 juin 2015 – Source Counterpunch
Les mensonges à propos du président de la Russie sont devenus si grossiers, menaçant le monde d’une guerre dévastatrice, que des Américains éminents se sont regroupés pour fonder le Comité américain pour l’entente Est-Ouest. Les membres fondateurs sont : l’ancien sénateur américain Bill Bradley, Amb. Jack Matlock qui était ambassadeur américain auprès de l’Union soviétique pendant la présidence de Reagan. À ces noms s’ajoutent les membres suivants de l’administration de George HW Bush : William J. Van den Heuvel, qui était ambassadeur américain à l’ONU pendant l’administration Carter, John Pepper, qui est l’ancien président et chef de la direction de Proctor Gamble, Gilbert Doctorow qui est un homme d’affaires avec un quart de siècle d’expérience en affaires avec la Russie, et les professeurs Ellen Mickiewicz de l’Université Duke et Stephen Cohen de l’Université de Princeton et New York University.
Il est extraordinaire que la coopération entre la Russie et les États-Unis forgée au fil des décennies par les gouvernements successifs, à commencer par John F. Kennedy et aboutissant à la fin de la guerre froide avec les accords Reagan-Gorbatchev, ait été détruite par une poignée de néoconservateurs américains bellicistes durant les dix-huit derniers mois. Le résultat d’un effort de 40 ans anéanti du jour au lendemain par une poignée de fauteurs de guerre insensés qui croient que Washington dispose d’un droit à l’hégémonie mondiale.
Le problème a commencé avec le président Clinton qui a violé la promesse faite aux Russes que l’Otan ne s’étendrait pas en Europe de l’Est. Cette violation de la promesse américaine a été suivie par la décision unilatérale de George W. Bush de se retirer du Traité sur les missiles anti-balistiques, et de changer la doctrine militaire des États-Unis, pour permettre une attaque nucléaire préventive sur d’autres pays, principalement la Russie.
Ces provocations ont été suivies par l’annonce du déploiement de bases de missiles américains aux frontières de la Russie.
Le régime Obama a ajouté un coup d’État en Ukraine, longtemps une partie de l’URSS, et la mise en place d’un gouvernement vassal des États-Unis qui menace la sécurité russe.
Dans le passé, de telles provocations auraient conduit, sinon à la guerre, au moins à des contre-provocations. Cependant, Vladimir Poutine est un personnage calme et réfléchi, heureusement pour l’espèce humaine. Il se plaint poliment des provocations, mais continue de se référer à Washington et aux pseudo-gouvernements des états vassaux de Washington comme à des partenaires, même si il sait qu’ils ont décidé la perte de la Russie.
Poutine répond aux menaces, aux sanctions illégales et à l’incessante propagande par des déclarations rappelant que les gouvernements doivent respecter les intérêts nationaux des uns et des autres et travailler ensemble pour leur bénéfice commun. Aucun homme politique en Occident ne parle plus de cette façon. Les politiciens occidentaux, y compris des non-entités telles que le caniche de Washington, le ministre britannique Cameron, profèrent des menaces et des insultes violentes qui rendent les menaces d’Adolf Hitler douces en comparaison. La Russie pourrait détruire le Royaume-Uni en quelques minutes, et nous avons le spectacle adressé par le crétin Cameron, Premier ministre britannique, à la Russie malgré le fait que le Royaume-Uni ne soit même pas capable d’apporter une force significative où que ce soit, afin d’affronter la Russie. Le caniche Cameron se repose sur Washington, tout comme le gouvernement débile polonais se repose sur la garantie britannique.
Les idiots de Washington pensent qu’ils isolent la Russie, mais ce que font ces imbéciles est de couper Washington et ses vassaux du reste du monde. Les grands pays importants de l’Asie, de l’Afrique et de l’Amérique du Sud sont alliés avec la Russie, pas avec Washington. Les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) ont créé leur propre banque de développement et commercent entre eux dans leurs propres devises sans utiliser le dollar américain en faillite, la monnaie de réserve du monde .
Enregistrez bien l’adresse Web de la Commission américaine pour l’entente Est Ouest, suivez et soutenez leur travail. Ne comptez pas sur les médias de la presse prostituée. Robert Parry a récemment décrit, de façon précise, le New York Times comme étant la version washingtonienne du Big Brother de l’émission Deux Minutes de Haine décrite par Georges Orwell dans son livre 1984.
Le visage de Poutine est l’image que le vaisseau amiral de la presse prostituée, le New York Times, fait clignoter sur l’écran pour inculquer la haine de l’ennemi. La haine de l’ennemi entretient la poursuite des guerres de Washington et conditionne les Américains à accepter la perte de leurs libertés élémentaires telles que l’habeas corpus. Les procédure judiciaires légales et le droit inaliénable de vivre s’effritent sous leurs yeux vides, aveuglés par la propagande.
À Saint-Pétersbourg vient de se terminer le Forum économique international auquel j’étais invité, mais n’ai pas pu me rendre, ce que je regrette, j’aurais pu être présenté à Poutine. Ce dernier a donné une assurance crédible, à un large éventail d’entreprises étrangères présentes, que la Russie était concernée par la primauté du droit et que leurs activités en Russie sont en sécurité. Si vous croyez en tant soi peu à la propagande alimentée par les médias prostitués occidentaux, y compris Bloomberg, au sujet de l’effondrement de l’économie russe, vous pouvez vous libérer des mensonges en lisant le compte rendu de Poutine sur l’économie russe.
L’entrevue qu’il a accordée au champion de la presse prostituée américaine, Charlie Rose, est du plus grand intérêt. Pour votre information, voici l’entretien :
Entretien du président de la Russie et d’autres parties au Forum économique international de Saint-Pétersbourg
Charlie Rose : Monsieur le Président, je voudrais commencer par dire que je suis heureux d’être ici dans votre ville de résidence, l’endroit où vous avez commencé votre carrière politique. Ceci est aussi une ville historiquement importante – la Russie est née ici comme un empire.
Il y a quelques problèmes très graves qui ne peuvent être résolus que si la Russie prend des mesures, si vous y prenez part. Nous parlons de la politique économique, de la politique étrangère, de l’Ukraine, des pays baltes, de l’Europe, de la Syrie, de l’Iran, de la Chine et de la Russie. Il y a beaucoup de questions, il y a des problèmes, et il y a des conflits. La Russie doit jouer son rôle dans la recherche de solutions à de nombreux problèmes. Il y a la question des frontières, la question de la Russie et de l’Ukraine. Pourriez-vous nous aider à comprendre comment vous le voyez? Où en sommes-nous ? Comment y sommes-nous y arrivés et où allons-nous ?