Neuvième semaine de l’intervention russe en Syrie : l’Empire contre-attaque


«Voilà cinquante ans, les rues de Leningrad m’ont appris une leçon, si le combat est inévitable, frappez le premier»

Vladimir Poutine


2015-09-15_13h17_31Par le Saker original – Le 5 décembre 2015 – Source thesaker.is

Vu le succès remarquable de l’intervention russe en Syrie, du moins jusqu’à présent, ce n’aurait pas dû être une surprise que l’Empire anglosioniste contre-attaque. La seule question était de savoir comment et quand. Nous connaissons aujourd’hui la réponse.

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Le 24 novembre, l’Armée de l’air turque a fait quelque chose de totalement sans précédent dans l’histoire récente : elle a délibérément abattu un avion de combat d’un autre pays même s’il était absolument évident que cet avion ne représentait aucune menace pour la Turquie et pour le peuple turc. L’internet russe regorge de fuites plus ou moins officielles sur la manière dont cela s’est passé. Selon ces versions, les Turcs ont maintenu 12 F-16 en patrouille le long de la frontière, prêts à attaquer, ils étaient guidés par des avions AWACS et couverts par des F-15 de l’US Air Force dans le cas d’une contre-attaque russe immédiate. Peut-être. Peut-être pas. Mais cela importe peu parce que ce qui est tout à fait indéniable est que les États-Unis et l’Otan se sont immédiatementappropriés cette attaque en apportant leur plein soutien à la Turquie. L’Otan a été jusqu’à déclarer qu’elle enverrait des avions et des bateaux pour protéger la Turquie comme si c’était la Russie qui l’avait attaquée. Quant aux États-Unis, non seulement ils ont totalement soutenu la Turquie, mais maintenant ils nient aussi catégoriquement qu’il y a une preuve quelconque que celle-ci achète du pétrole à Daesh. Enfin, comme on s’y attendait, les États-Unis envoient maintenant le groupe aéronaval du porte-avion Harry S. Truman en Méditerranée orientale, officiellement pour combattre Daesh mais, en réalité, pour soutenir la Turquie et menacer la Russie. Même les Allemands envoient maintenant leurs propres avions, mais avec des ordres spécifiques de ne partager aucune information avec les Russes.

Alors que se passe-t-il vraiment ?

Caricature de NaT – http://natcartoons.daportfolio.com/

C’est simple : l’Empire a correctement identifié la faiblesse des forces russes en Syrie, et il a décidé d’utiliser la Turquie pour se doter d’un élément de déni plausible. Cette attaque n’est probablement que la première étape d’une campagne beaucoup plus vaste pour repousserla Russie loin de la frontière turque. La prochaine étape, apparemment, comprend l’envoi de troupes occidentales en Syrie, d’abord comme conseillers, mais finalement comme forces spéciales et contrôleurs aériens avancés. Les armées aériennes américaines et turques joueront le premier rôle ici, avec des avions allemands et britanniques assurant suffisamment de diversité pour parler d’unecoalition internationale. Quant aux Français, coincés entre leurs partenaires russes et leursalliés de l’Otan, ils resteront aussi insignifiants qu’avant : Hollande s’est dégonflé, de nouveau (ça vous étonne ?). Finalement, l’Otan créera un havre de facto pour ses terroristes modérés au nord de la Syrie et l’utilisera comme base pour diriger une attaque contre Raqqa. Puisque toute intervention de ce genre sera totalement illégale, l’argument du besoin de défendre la minorité turkmène sera invoqué, au nom de la R2P [responsabilité de protéger, NdT] et tout et tout. La création d’un havre de l’Otan pour les terroristes modérés pourrait être la première étape de l’éclatement de la Syrie entre plusieurs mini-États.

Si tel est vraiment le plan, alors abattre le SU-24 envoie un message puissant à la Russie : nous sommes prêts à risquer une guerre pour vous repousser, êtes-vous prêts à entrer en guerre ? La réponse douloureuse sera que non, la Russie n’est pas préparée à mener une guerre contre l’Empire tout entier à propos de la Syrie, simplement parce qu’elle n’en a pas les capacités.

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Un fils du colonel Kadhafi sera t-il le futur chef de l’État libyen?


Par Bernard Lugan – Le 24 septembre 2015

Source bernard lugan

Le 14 septembre 2015, un coup de tonnerre a retenti dans le ciel serein des certitudes démocratiques européocentrées quand le Conseil suprême des tribus de Libye a désigné Seif al-Islam Kadhafi comme son représentant légal. Désormais, voilà donc un fils du défunt colonel seul habilité à parler au nom des vraies forces vives de Libye…

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Les abonnés à l’Afrique Réelle et les lecteurs de ce blog ne seront pas surpris par cette nouvelle puisque, depuis 2012, je ne cesse d’écrire :

1) Que la pacification de la Libye ne pourra se faire qu’à partir des réalités tribales.

2) Que le seul à pouvoir reconstituer l’alchimie tribale pulvérisée par l’intervention militaire de 2011, est Seif al-Islam que son père, le colonel Kadhafi, avait pressenti pour lui succéder, et qui est actuellement détenu par les milices de Zenten.

Mes analyses ne procédaient pas du fantasme, mais du seul réel que voici :

1) En Libye, la grande constante historique est la faiblesse du pouvoir par rapport aux tribus. Au nombre de plusieurs dizaines, si toutefois nous ne comptons que les principales, mais de plusieurs centaines si nous  prenons en compte toutes leurs subdivisions, ces tribus sont groupées en çoff (alliances ou confédérations).

2) L’allégeance des tribus au pouvoir central n’est jamais acquise.

3) Les bases démographiques des groupes tribaux ont glissé vers les villes, mais les liens tribaux ne se sont pas distendus pour autant.

Le colonel Kadhafi a fondé son pouvoir sur l’équilibre entre les trois grands çoff libyens, à savoir la confédération Sa’adi de Cyrénaïque, la confédération Saff al-Bahar du nord de la Tripolitaine et la confédération Awlad Sulayman de Tripolitaine orientale et du Fezzan, à laquelle appartiennent les Kadhafda, sa tribu. De plus, à travers sa personne, étaient associées par le sang la confédération Sa’adi et celle des Awlad Sulayman car il avait épousé une Firkèche, un sous clan de la tribu royale des Barassa. Son fils Seif al-Islam se rattachant à la fois aux Awlad Sulayman par son père et aux Sa’adi par sa mère, il peut donc, à travers sa personne, reconstituer l’ordre institutionnel libyen démantelé par la guerre franco-otanienne. Mais pour comprendre cela, encore faut-il se rattacher à la tradition du maréchal Lyautey concernant les affaires indigènes et répudier l’approche universaliste des cerveaux à nœud du quai d’Orsay.

Aujourd’hui, les alliances tribales constituées par le colonel Kadhafi ont explosé ; là est l’explication principale de la situation chaotique que connaît le pays. En conséquence de quoi, soit l’anarchie actuelle perdure et les islamistes prendront le pouvoir en Libye, soit les trois confédérations renouent des liens entre elles. Or, c’est ce qu’elles viennent de réaliser en tentant de faire comprendre à la communauté internationale que la solution passe par les tribus… Certes, mais la Turquie et le Qatar veulent la constitution d’un État islamique et la justice internationale a émis un mandat d’arrêt contre Seif al-Islam…

Le 12 octobre, avec son habituel sens de la clairvoyance, sa célèbre hauteur de vues et son immense connaissance du dossier, BHL expliquera certainement cette évolution de la situation libyenne aux auditeurs de l’IHEDN (Institut des Hautes études de la défense nationale) devant lesquels il doit prononcer une conférence de géopolitique. Il est en effet bon que les plus hauts cadres civils et militaires sélectionnés pour intégrer cet institut prestigieux, puissent écouter les analyses des experts les plus qualifiés…

L’Express Moscou-Beijing au départ


De la conférence de Bretton Woods du 1er au 22 juillet 1944 au sommet OCS-BRICS à Oufa du 6 au 10 juillet 2015


Par Jeff J. Brown – Le 2 août 2015 – Source thesaker.is le 4 aout 2015.

http://lesakerfrancophone.net/lexpress-moscou-beijing-au-depart/

Les livres d’histoire de nos petits enfants feront référence à ces deux événements internationaux, Bretton Woods et Oufa, comme étant des tournants dans l’organisation géopolitique mondiale de l’après-guerre. Cela, bien sûr, si le colonialisme occidental ne pousse pas l’humanité à la catastrophe, dans une tentative désespérée de sauver son empire fasciste au moyen d’une troisième guerre mondiale.

À l’hôtel Mount Washington à Bretton Woods, dans le New Hampshire, 730 délégués venant de 44 pays occidentaux alliés se réunirent pour trois semaines, du 1er au 22 juillet 1944. La Chine et l’URSS étaient représentées, mais seulement par une personne physique. La Seconde Guerre mondiale n’était pas terminée. Il faudra encore dix mois avant que l’armée Rouge ne pénètre à Berlin, détruisant la Wehrmacht nazie, le 9 mai 1945. L’armée Rouge chinoise fera de même avec l’armée impériale japonaise, tout en expulsant les colons occidentaux et leurs alliés du Kouo-Min-Tang, le 3 septembre 1945.

Ces deux pays communistes auront perdu pas moins de 40 millions de leurs citoyens dans leurs guerres pour vaincre le fascisme mondial. Le Royaume-Uni et les États-Unis ont chacun perdu environ 400 000 hommes, donc un total de 800 000. Cela ne représente que 2% du sacrifice russe et chinois.

Et pourtant, Bretton Woods fut essentiellement une affaire anglo-saxonne, avec les deux principaux rentiers du colonialisme occidental, le Royaume-Uni et les États–Unis, présidant la table ronde. Les 42 autres délégués étaient surtout là pour la cérémonie et les photos. Le Royaume-Uni voulait avant tout garder la mainmise sur le système bancaire occidental (la City de Londres) et aussi garder intacte la Banque des règlements internationaux (BRI), qui avait collaboré avec les nazis. Malgré ses racines fascistes, elle est encore en activité de nos jours. Les Américains voulaient un commerce sans barrière, se sachant les rois de la production industrielle, maintenant que l’infrastructure européenne et japonaise était détruite par la guerre. Bien sûr, l’Oncle Sam obtint ce qu’il désirait. Les importations de matières premières bon marché, payées en dollar, entrèrent alors que sortaient des produits finis chers, payés en dollars, et au travers de banques occidentales. Le dollar fut institué monnaie commerciale internationale, le FMI et la Banque internationale de reconstruction et de développement (BIRD) furent crées, cette dernière devenant, plus tard, la Banque mondiale, sous contrôle américain.

Israël fut imposé au monde musulman. Il incarne le diable islamophobe de l’Occident, un Quasimodo grotesque aidant l’Empire à commettre des actes terroristes, des opérations sous fausse bannière et des génocides, non seulement au Moyen-Orient, mais sur toute la planète. Israël est un outil de l’impérialisme, un mercenaire stipendié.

Comme nous le savons, cette organisation géopolitique mondiale fut un paravent pour la poursuite du colonialisme occidental, utilisant des institutions légales, des lois, la finance, les banques, la dette et les taxes douanières, tout cela avec le soutien de républiques bananières, dont beaucoup étaient militairement occupées. Encore maintenant, ces armes de domination économique continuent à pomper les richesses et les ressources naturelles du monde en développement, comme le fait l’Occident depuis 1492, quand Christophe Colomb mit le pied sur la terre américaine. Le fait que cegrand explorateur européen fut directement responsable du meurtre de 500 000 indigènes indiens et qu’il y ait un jour férié en son honneur, nous en dit beaucoup sur la légende orwellienne du progrès occidental. (1)

Bien sûr, l’Occident nous a donné Mozart et la pénicilline. Mais pour la morale de la majorité du monde, les 85% de l’humanité qui ne sont pas de peau blanche et catholiques-protestants-juifs de l’Eurangloland, cela a toujours été un sacrifice faustien de proportions inacceptables. Si l’on additionnait les meurtres causés par l’empire Occidental du nouveau et de l’ancien monde, le chiffre de 2 000 000 000 – oui, M pour milliards – vous sauterait aux yeux, même s’il ne vous sera jamais présenté ainsi en-deçà de la Grande barrière médiatique occidentale. (2)

Tel est donc cet ordre mondial datant de Bretton Woods, style 1%-99%, dans lequel l’humanité souffre beaucoup. En quelle proportion? Ce graphique vous en donnera une petite idée.

Image de Pinterest

C’est ce que l’empire Occidental a semé. Une large majorité des gens les plus riches du monde sont occidentaux, ceux dans le premier 1/5e (20%). Si vous prenez ces 20% et que vous les redivisez en cinq parties, cela redonnera les mêmes divisions inégalitaires. Reprenez encore les 20% en haut de cette nouvelle pyramide et redivisez en cinq et, de nouveau, vous obtenez le même graphe. Et ainsi de suite. Vous arrivez finalement aux 1% de Bretton Woods, une petite centaine de familles possédant la vaste majorité des richesses mondiales. Ils viennent quasiment tous d’Eurangloland. Dans les faits, Bretton Woods a crée un monde ou 85 familles sont aussi riches que les 3 milliardsd’habitants les plus pauvres de la planète. Il est temps que cela change, radicalement (3).

A Oufa, en Russie, du 6 au 10 juillet 2015, s’est tenu un autre sommet international, appelé OCS-BRICS. OCS est l’acronyme d’Organisation de coopération de Shanghai, organisation de nature essentiellement stratégique. Elle fut mise en place par la Chine. BRICS est une organisation dont la mission est de nature plus économique et financière, qui réunit le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud. Quinze chefs d’État ont participé à ce sommet d’Oufa. En voici la liste :

Afghanistan
Biélorussie
Brésil
Chine
Inde
Iran
Kazakhstan
Kirghizstan
Mongolie
Pakistan
Russie
Afrique du Sud
Tadjikistan
Turkménistan
Ouzbékistan

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Qui est vraiment Poutine ? Que veut-il ? Que fait-il ?

Préambule Mathieu 7-15 : Gardez-vous des faux prophètes... 7-16 Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. Cueille-t-on des raisins sur des épines, ou des figues sur des chardons? 7-17 Tout bon arbre porte de bons fruits, mais le mauvais arbre porte de mauvais fruits...

Face aux tombereaux d'invectives déversés sans répit sur Poutine, il est bon de prendre un peu de recul. Paul Craig Roberts présente ici, et commente, une entrevue entre Charlie Rose, journaliste animateur de télévision à CBS, néocon notoire, fréquentant assidûment le Club de Bilderberg, donc peu enclin à la mansuétude à l'endroit de Poutine. Ce dernier fait un tour d'horizon exhaustif de tous les conflits chauds en cours, sans langue de bois. L'entrevue est longue mais vaut le détour. Écoutez ce qu'il a à dire.

Le Saker Francophone

http://lesakerfrancophone.net/qui-est-vraiment-poutine-que-veut-il-que-fait-il/

Par Paul Craig Roberts – Le 24 juin 2015 – Source Counterpunch

Les mensonges à propos du président de la Russie sont devenus si grossiers, menaçant le monde d’une guerre dévastatrice, que des Américains éminents se sont regroupés pour fonder le Comité américain pour l’entente Est-Ouest. Les membres fondateurs sont : l’ancien sénateur américain Bill Bradley, Amb. Jack Matlock qui était ambassadeur américain auprès de l’Union soviétique pendant la présidence de Reagan. À ces noms s’ajoutent les membres suivants de l’administration de George HW Bush : William J. Van den Heuvel, qui était ambassadeur américain à l’ONU pendant l’administration Carter, John Pepper, qui est l’ancien président et chef de la direction de Proctor Gamble, Gilbert Doctorow qui est un homme d’affaires avec un quart de siècle d’expérience en affaires avec la Russie, et les professeurs Ellen Mickiewicz de l’Université Duke et Stephen Cohen de l’Université de Princeton et New York University.

Il est extraordinaire que la coopération entre la Russie et les États-Unis forgée au fil des décennies par les gouvernements successifs, à commencer par John F. Kennedy et aboutissant à la fin de la guerre froide avec les accords Reagan-Gorbatchev, ait été détruite par une poignée de néoconservateurs américains bellicistes durant les dix-huit derniers mois. Le résultat d’un effort de 40 ans anéanti du jour au lendemain par une poignée de fauteurs de guerre insensés qui croient que Washington dispose d’un droit à l’hégémonie mondiale.

Le problème a commencé avec le président Clinton qui a violé la promesse faite aux Russes que l’Otan ne s’étendrait pas en Europe de l’Est. Cette violation de la promesse américaine a été suivie par la décision unilatérale de George W. Bush de se retirer du Traité sur les missiles anti-balistiques, et de changer la doctrine militaire des États-Unis,  pour permettre une attaque nucléaire préventive sur d’autres pays, principalement la Russie.

Ces provocations ont été suivies par l’annonce du déploiement de bases de missiles américains aux frontières de la Russie.

Le régime Obama a ajouté un coup d’État en Ukraine, longtemps une partie de l’URSS, et la mise en place d’un gouvernement vassal des États-Unis qui menace la sécurité russe.

Dans le passé, de telles provocations auraient conduit, sinon à la guerre, au moins à des contre-provocations. Cependant, Vladimir Poutine est un personnage calme et réfléchi, heureusement pour l’espèce humaine. Il se plaint poliment des provocations, mais continue de se référer à Washington et aux pseudo-gouvernements des états vassaux de Washington comme à des partenaires, même si il sait qu’ils ont décidé la perte de la Russie.

Poutine répond aux menaces, aux sanctions illégales et à l’incessante propagande par des déclarations rappelant que les gouvernements doivent respecter les intérêts nationaux des uns et des autres et travailler ensemble pour leur bénéfice commun. Aucun homme politique en Occident ne parle plus de cette façon. Les politiciens occidentaux, y compris des non-entités telles que le caniche de Washington, le ministre britannique Cameron, profèrent des menaces et des insultes violentes qui rendent les menaces d’Adolf Hitler douces en comparaison. La Russie pourrait détruire le Royaume-Uni en quelques minutes, et nous avons le spectacle adressé par le crétin Cameron, Premier ministre britannique, à la Russie malgré le fait que le Royaume-Uni ne soit même pas capable d’apporter une force significative où que ce soit, afin d’affronter la Russie. Le caniche Cameron se repose sur Washington, tout comme le gouvernement débile polonais se repose sur la garantie britannique.

Les idiots de Washington pensent qu’ils isolent la Russie, mais ce que font ces imbéciles est de couper Washington et ses vassaux du reste du monde. Les grands pays importants de l’Asie, de l’Afrique et de l’Amérique du Sud sont alliés avec la Russie, pas avec Washington. Les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) ont créé leur propre banque de développement et commercent entre eux dans leurs propres devises sans utiliser le dollar américain en faillite, la monnaie de réserve du monde .

Enregistrez bien l’adresse Web de la Commission américaine pour l’entente Est Ouest, suivez et soutenez leur travail. Ne comptez pas sur les médias de la presse prostituée. Robert Parry a récemment décrit, de façon précise, le New York Times comme étant la version washingtonienne du Big Brother de l’émission Deux Minutes de Haine décrite par Georges Orwell dans son livre 1984.

Le visage de Poutine est l’image que le vaisseau amiral de la presse prostituée, le New York Times, fait clignoter sur l’écran pour inculquer la haine de l’ennemi. La haine de l’ennemi entretient la poursuite des guerres de Washington et conditionne les Américains à accepter la perte de leurs libertés élémentaires telles que l’habeas corpus. Les procédure judiciaires légales et le droit inaliénable de vivre s’effritent sous leurs yeux vides, aveuglés par la propagande.

À Saint-Pétersbourg  vient de se terminer le Forum économique international auquel j’étais invité, mais n’ai pas pu me rendre, ce que je regrette, j’aurais pu être présenté à Poutine. Ce dernier a donné une assurance crédible, à un large éventail d’entreprises étrangères présentes, que la Russie était concernée par la primauté du droit et que leurs activités en Russie sont en sécurité. Si vous croyez en tant soi peu à la propagande alimentée par les médias prostitués occidentaux, y compris Bloomberg, au sujet de l’effondrement de l’économie russe, vous pouvez vous libérer des mensonges en lisant le compte rendu de Poutine sur l’économie russe.

L’entrevue qu’il a accordée au champion de la presse prostituée américaine, Charlie Rose, est du plus grand intérêt. Pour votre information, voici l’entretien :

Entretien du président de la Russie et d’autres parties au Forum économique international de Saint-Pétersbourg

Charlie Rose : Monsieur le Président, je voudrais commencer par dire que je suis heureux d’être ici dans votre ville de résidence, l’endroit où vous avez commencé votre carrière politique. Ceci est aussi une ville historiquement importante – la Russie est née ici comme un empire. 

Il y a quelques problèmes très graves qui ne peuvent être résolus que si la Russie prend des mesures, si vous y prenez part. Nous parlons de la politique économique, de la politique étrangère, de l’Ukraine, des pays baltes, de l’Europe, de la Syrie, de l’Iran, de la Chine et de la Russie. Il y a beaucoup de questions, il y a des problèmes, et il y a des conflits. La Russie doit jouer son rôle dans la recherche de solutions à de nombreux problèmes. Il y a la question des frontières, la question de la Russie et de l’Ukraine. Pourriez-vous nous aider à comprendre comment vous le voyez? Où en sommes-nous ? Comment y sommes-nous y arrivés et où allons-nous ?

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L’histoire de deux ordres mondiaux

«...Ce qui va se passer, c’est que le dollar américain va être progressivement poussé hors de la zone BRICS/OCS. La puissance militaire américaine ne sera pas contestée, mais rendue inutile.»
[...]

«On se souviendra de la réunion à Ufa comme du moment historique à partir duquel ce qu’on nomme Occident est devenu un concept dépassé.» The Saker
The Saker

Par le Saker Original – Le 10 juillet 2015 – Sourcethesaker.is via unz

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Deux sommets historiques se déroulent cette semaine : les débats entre la France et l’Allemagne à propos de la crise grecque, et la réunion simultanée des BRICS et de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), à Ufa en Russie. Ces deux réunions pourraient difficilement être plus différentes.

Les Euro-crétins bureaucrates se bousculent pour éviter un effet domino dans lequel la Grèce quitterait la zone euro, créant un précédent pour d’autres pays méditerranéens comme l’Italie, l’Espagne ou même la France. Mais les enjeux sont bien autres que les dettes relativement faibles de la Grèce, la solvabilité des banques européennes ou même l’avenir de l’euro. Ce qui est véritablement en jeu, c’est la crédibilité et l’avenir de l’ensemble du projet euro, donc l’avenir de l’oligarchie qui l’a enfanté.

Les élites de l’UE ont mis un énorme capital personnel et politique dans la création de ce qu’on pourrait appeler une Europe de Bilderberg, gérée par les élites pour le compte des États-Unis considérés comme le Nouvel Ordre Mondial. De la même manière que les élites américaines ont mis toute leur crédibilité derrière le récit officiel du 9/11 contre toute évidence empirique, de même les Européens ont mis toute leur crédibilité derrière un projet de grande UE, même s’il était évident que ce projet ne serait pas viable. Et maintenant, la réalité revient, vengeresse : l’UE est tout simplement beaucoup trop grande. Non seulement l’élargissement de l’UE à l’Est est une erreur grossière, mais même l’UE de l’Ouest n’est que l’assemblage artificiel d’une Europe méditerranéenne et d’une Europe du Nord. Nigel Farage l’a très bien dit. Enfin, il est bien évident que l’UE actuelle a été construite contre la volonté d’un grand nombre sinon de la plupart des Européens. En conséquence, les Euro-crétins bureaucrates se battent maintenant pour garder en vie le plus longtemps possible leur projet agonisant.

Ce que nous voyons ces jours-ci à Ufa, en Russie, ne pourrait guère être plus différent. La réunion simultanée des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) et les pays de l’OCS (Chine, Kazakhstan, Kirghizistan, Russie, Tadjikistan et Ouzbékistan) marque le rassemblement d’un futur ordre mondial, non pas orienté vers les États-Unis ou l’Occident, mais tout simplement construit sans eux, ce qui est encore plus humiliant. De fait, la combinaison BRICS/OCS est un véritable cauchemar pour l’Empire anglo-sioniste du Chaos du Bien et de la Vertu.

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Arménie : les révolutions de couleur. Autopsie et travaux pratiques

Par Joaquin Flores – Le 27 juin 2015 – Source FortRuss 

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Manifestation à Erevan. Juin 2015

La protestation Erevan électrique nous fournit une excellente occasion de revoir certains des mécanismes de base sous-jacents et la psychologie de la tactique des Révolutions de couleur. Il est important de les partager publiquement, car il est en effet probable que cette tactique sera de plus en plus employée dans le monde comme un hybride de soft/hard power.

Un principe moral soutenu par Gene Sharp, l’un des principaux développeurs de la tactique, était que la violence n’est pas nécessaire pour la révolution. Ce qui est étrange, contradictoire, et même malhonnête ici, c’est que, avec ce principe, la violence est réduite à la seule violence physique des forces de sécurité de l’État contre les civils. Mais nous savons que la violence prend de nombreuses formes.

Nous vivons dans une époque de grande violence ; psychologique, juridique, physique, spirituelle, économique. Non seulement la tactique des Révolutions de couleur a généré les violence précitées, mais sa mutation dans la tactique des Printemps arabes fleuris recourt aussi à une violence physique odieuse. Nous pouvons voir aujourd’hui des dizaines de milliers de morts en Libye, des centaines de milliers en Syrie, et des chiffres en Ukraine qui menacent de dépasser les précédents.

Changement non-violent en Syrie

Les novices dans la science et l’activisme politiques peuvent être attirés par le spectre et le spectacle de la méthode des Révolutions de couleur qui a caractérisé les mouvements visant un changement social radical dans la dernière génération. Les symboles sont devenus des emblèmes et des clichés : la ville de tentes, les faux morts allongés, la fille qui dépose des fleurs dans les fûts des armes à feu de la police, des canons à eau et des gaz lacrymogènes, le poing sur le drapeau.

Ce qui manque, bien sûr, de ce point de vue, est une compréhension des forces sociales réelles dans une société, les classes et les forces économiques. Pendant quarante ans, le véritable militantisme, le syndicalisme militant ont été marginalisés. En lieu et place de l’action directe contre la classe dirigeante sur les lieux mêmes qui font leur richesse, on nous a montré en boucle, comme la bobine d’un film sans fin, une simulation étrange de l’activisme étudiant de la fin des années 1960.

D’autres ont pris sur le fait les États-Unis qui ont financé ces mouvements de protestation, et que ces mouvements spontanés de la base sur le terrain sont en fait des exercices sur une pelouse artificielle. Et encore maintenant, on comprend mal comment les États-Unis voyaient ces gouvernements avant d’essayer de les déstabiliser.

Une chose souvent méconnue du public, à propos de la tactique des Révolutions de couleur, par ceux qui savent que les États-Unis sont derrière elles, est que les gouvernements ciblés par les États-Unis pour un changement de régime ne sont pas seulement ceux qui ont apparemment de mauvaises relations avec eux, mais, aussi bien, les gouvernements qui ont avec eux des relations généralement amicales. En gros, ce dernier cas est le plus fréquent. Nous allons explorer cet aspect en ce qui concerne l’Arménie.

Nous allons aussi examiner quelques-unes des méthodes utilisées dans l’application de cette tactique en Arménie et le cadre psychologique et technique général des méthodes d’organisation.

Gene Sharp – Un non-violent.

Pourquoi les USA veulent-ils changer les régimes ?

Dans la tactique des Révolutions de couleur, les États-Unis peuvent cibler pour unchangement de régime des pays avec lesquels ils ont eu des relations généralement constructives, mais dont les liens sont devenus de plus en plus problématiques. Cela peut être aussi des pays généralement amicaux qui refusent d’engager les ressources exigées pour remodeler l’équilibre des forces régionales, comme avec Moubarak en Égypte, qui était réticent à intervenir en Syrie. Une autre raison peut être que le pays visé entretient une relation naturelle avec d’autres pays de sa région, qui, indépendamment de la position officielle du gouvernement, favorise certaines relations et des évolutions qui sont contraires aux intérêts économiques et méta-politiques américains. Dans ce dernier cas, il peut être souhaitable d’appliquer une politique de la terre brûlée, connue sous le nomd’État failli, afin de détruire les fondements matériels de la cohérence économique et politique de ce pays.

Compte tenu de l’échec de la Révolution orange pour déjouer les relations avec la Russie, la situation en Ukraine peut être un exemple de cette stratégie de la terre brûlée contre un État failli. En conclusion, la tactique Révolution de couleur est compatible avec toutes sortes de stratégies, et peut participer à la recherche d’un certain nombre de résultats souhaités. En tant que telle, c’est une arme très utile pour celui qui sait la manier.

Comment mettre en œuvre un changement de régime ?

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Poutine déclassifie le dossier de la Crimée

Par M K Bhadrakumar – Le 19 mars 2015 – Source Bhadrakumar

Poutine Crimée 01Les remarques franches émises par le président russe Vladimir Poutine pendant près d’une heure à la télévision vendredi, coïncidant avec le premier anniversaire du retour de la Crimée au sein de la Russie, sont les premiers récits complets du Kremlin sur les événements dramatiques qui ont suivi le changement de régime à Kiev en février de l’an dernier.

Poutine a divulgué quelques détails opérationnels, qui deviennent des pépites historiques. D’abord, Poutine a révélé que les «services russes de surveillance électronique» détenaient des informations spécifiques selon lesquelles les nationalistes extrémistes [néo-nazis, NdT] qui ont usurpé le pouvoir le 21 février 2014 avaient planifié l’élimination physique de l’ancien président Victor Ianoukovitch. Il n’a pas mentionné la CIA en tant que telle, mais il est évident que les Américains faisaient partie du tableau. Poutine a décrit comment «une escadrille d’hélicoptères russes avec une équipe de Spetsnaz» [sorte de GIGN, NdT] a finalement sauvé Ianoukovitch et l’a emmené en Crimée, où il a décidé de de se mettre à l’abri (avant de se rendre en Russie quelques jours plus tard).

L’idée que Poutine se fait des auteurs du coup d’État du 21 février, basée à l’évidence sur des éléments apportés par les services de renseignement, est directe et claire: «Le truc à comprendre dans le contexte – alors que l’opposition était formellement soutenue prioritairement par les Européens – était que nous savions parfaitement, nous ne l’avons pas seulement compris, mais nous le savions, que nos partenaires et amis américains étaient les véritables marionnettistes. Ce sont eux qui ont aidé à former les nationalistes, qui ont aidé à entraîner les détachements d’activistes, par un entraînement en Ukraine de l’ouest aussi bien qu’en Pologne et, en partie, en Lituanie. Qu’ont fait nos partenaires? Ils ont aidé et encouragé un coup d’état. On peut dire qu’ils ont employé la force. Je ne pense pas que ce soit la bonne manière de se conduire sur la scène internationale en général et envers les nations de l’ère post-soviétique en particulier. Après tout, ces nations ne sont pas encore totalement constituées, elles sont fragiles et leur pays, leur constitution, leur système juridique devraient être traités avec égards. Tout cela a été ignoré et piétiné. Les conséquences ont été graves, comme vous pouvez le voir. Certains étaient d’accord, mais d’autres ne veulent pas accepter cela. Ainsi, le pays a fini par se diviser. » [Traduction non officielle : le Kremlin n’a pas encore publié le texte officiel.]

Le long récit de Poutine à la télévision – il a duré 55 minutes – a porté sur les développements qui ont conduit à ce que la Crimée redevienne une partie de la Russie. Poutine a révélé que dans la nuit fatidique du 22 au 23 février de l’an dernier, pendant que le coup d’État parrainé par les États-Unis se déroulait à Kiev, il était en réunion avec les principaux chefs des services de renseignements et de l’armée russes, et après une nuit entière consacrée à l’analyse des événements, lorsqu’ils ont levé la séance à 7h, Poutine a donné des instructions et détaillé les «tâches spécifiques» pour «commencer à travailler à ce que la Crimée redevienne une partie de la Russie», mais avec la réserve qu’en premier lieu, la population de la Crimée ait «l’occasion de se déterminer elle-même». Bien sûr, une des premières tâches assignées par Poutine était qu’un «sondage d’opinion discret» soit organisé pour connaître l’avis de la population en Crimée. Les services de renseignement russes ont estimé que les trois quarts des gens en Crimée opteraient pour le rattachement à la Russie. Voici comment Poutine a décrit le cordon ombilical qui a lié la Crimée à la Russie pendant des siècles :

«Dans l’esprit du peuple russe, la Crimée est associée aux épisodes héroïques de notre histoire. Cela s’applique à la période même pendant laquelle la Russie a acquis ces territoires et à la défense héroïque puis à la reprise de la Crimée et de Sébastopol pendant la Seconde Guerre mondiale. La Crimée fait partie de l’histoire russe, de la littérature russe, de l’art, de la famille du tsar. Toute l’histoire de la Russie est tissée avec celle de la Crimée, d’une manière ou d’une autre.»

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